Fanni

Fanni

Fanni
Pièce en 3 actes de Reydy Delagrange

Cette pièce de théâtre (prêtée par mon ami Yann Kloniecki) publiée en 1772 a été écrite par Reydy Delagrange sans doute bien des années auparavant puisque la dédicace est adressée à Richelieu qui, lui-même, est mort en 1642.
J’ai cherché partout des traces de l’auteur : rien. Juste un portrait non daté d’un certain amiral Reydy Delagrange. Est-ce lui qui se serait laissé tenter par la plume pour pondre cette bluette théâtrale sans grand style ni grande imagination et qui ne laissera aucune trace dans la littérature ? On ne le saura sans doute jamais.
L’histoire en deux mots. Le très noble Milord Thatley est fou amoureux de Fanni, la fille de son fermier. Son ami Milord Thoward le conjure de ne pas s’abaisser à épouser cette paysanne. Le père de Fanni s’oppose aussi à cette union et refuse que sa fille épouse un seigneur de peur qu’elle ne soit moquée par tous. Mais Thatley n’en démord pas et finit par convaincre le père et la fille de son amour sincère. Il charge Thoward d’organiser la cérémonie. Celui-ci embauche un faux prêtre de sorte que le mariage ne soit pas valable. Cependant son stratagème est éventé et l’amour triomphe.

Ecrite en trois actes et en vieux français, ça se lit tout de même facilement. L’épitre dédicatoire adressée à Richelieu (que je reproduis ci-dessous) m’a fait penser à la tirade de Cyrano qui se moque de ceux qui sont prêts à tout pour obtenir les faveurs d’un grand : 
« Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire enfin qui ne soit pas sinistre ?
Non merci… »

jllb