Les mémoires authentiques de Vidocq

Les mémoires authentiques de Vidocq

Les mémoires authentiques de Vidocq
Archipoche

Vidocq était vraiment un sale type. Pour s’en convaincre, il suffit de lire ses mémoires. C’est après avoir visionné « L’Empereur de Paris », film de Jean-François Richet avec Vincent Cassel dans le rôle de Vidocq que j’ai eu envie d’en savoir plus sur le personnage. (Film très moyen dont le seul attrait est la reconstitution des décors de l’époque). Richet s’inspire de façon très lointaine de la réalité historique et brosse de Vidocq un portrait plutôt sympathique. C’était en réalité une véritable ordure.
Fils d’un boulanger d’Arras, il naît avec une force peu commune et un poil dans la main, ce qui l’amène très tôt à fréquenter les lieux de perdition. Il se bagarre, vole ses parents, séduit des filles et des femmes mariées qu’il laisse aussitôt tomber… Bref, un personnage peu reluisant. Cette vie de petite frappe lui vaut d’être emprisonné plusieurs fois, puis envoyé au bagne dont il s’évade à maintes reprises. Il s’engage dans l’armée, triche, déserte, se fait prendre et reprendre, pleurniche devant ses juges pour adoucir sa peine et se bâtit une réputation de vedette parmi les bagnards. Menteur machiavélique il comprend rapidement qu’il peut faire son trou dans la police en dénonçant les voleurs et assassins qu’il fréquente. Il devient la plus grande balance du XIXe siècle. Cette technique lui réussit plutôt bien et il prend rapidement la tête de la brigade de la Sûreté, embauchant pour ses services d’anciens voyous. À cette époque, la police comprend de nombreux parasites dans ses rangs.
Utilisant toute sorte de stratagèmes (déguisements, fausses identités) il parvient à faire arrêter et envoyer au bagne quantité de petits ou gros truands. Sa réputation de sale flic grandissant, il est l’objet de quelques attentats dont il se tire toujours indemne. Dans ses mémoires (truffés de mensonges et d’embellissements de sa vie) il fait preuve d’un ego surdimensionné et d’une rouerie démesurée. Il ne développe aucune réflexion sur son existence, mais accumule les anecdotes et les faits d’armes dont on finit par se lasser.
En 1857, il meurt du choléra. Entre la peste et le choléra, la nature aura fait son choix.
Le seul intérêt de cet ouvrage est l’argot. Il publie en particulier deux chansons (« Pour apprendre à goupiner »… et « travaillant d’ordinaire ») qui sont des modèles d’argot de l’époque.

jllb