Judith Gautier (1845-1917)

Judith Gautier (1845-1917)

Dans la série « femmes extraordinaires », aujourd’hui Judith Gautier.
Judith, fille de Théophile Gautier fut à la fois romancière, poétesse, auteure de théâtre, musicologue et grande spécialiste de la Chine et de la littérature chinoise. Elle fut aussi membre de l’Académie Goncourt.

Elle est élevée en pensionnat. Quand elle en sort, elle rejoint sa famille et commence à se faire des amis dans les milieux littéraires que son père fréquente. Elle écrit quelques articles et fait la connaissance de Ding Dunling, un Chinois réfugié politique en France qui va l’initier à la littérature de son pays. Aidée de Dunling, Judith se lance dans l’adaptation et la traduction de poèmes et publie « Le livre de jade » qui obtiendra une certaine reconnaissance . Puis elle entame une carrière de romancière et ses deux premiers titres, Le Dragon impérial et L’Usurpateur connaissent un franc succès. Elle écrit plusieurs pièces de théâtre dont l’une avec Pierre Loti, « La fille du ciel », proposée à Sarah Bernhardt qui la refusera.

Par sa grande beauté, elle séduit tous les hommes qui la rencontrent et dont la plupart lui font la cour. Mais c’est l’écrivain et poète Catulle Mendès qui décroche la timbale au grand dam de son père. Théophile Gautier pense que Mendès est un sale type qui ne pourra que faire le malheur de Judith. S’ensuit un drame familial : Ernesta, la mère de Judith la soutient à fond. Ce qui finira par provoquer sa séparation avec Théophile Gautier.

Catulle Mendès est jeune, beau et il connaît le succès. Mais il fréquente assidûment Paul Verlaine et sa bande (grands amateurs d’absinthe et de soirées arrosées). Ce que son père avait prédit se réalise : Catulle Mendès fait le malheur de Judith et le couple se sépare. Elle devra attendre plusieurs années pour obtenir le divorce puisque celui-ci était encore interdit au moment de leur séparation.

Suite à ce mariage raté, Judith Gautier n’épousera pas d’autre homme… mais elle aura plusieurs amants. On évoque une liaison avec Richard Wagner, une autre avec Victor Hugo et aussi avec Jean Lorrain.

En 1896, son divorce est enfin prononcé. Elle vit à Paris, rue de Washington, dans un appartement décoré à l’orientale où elle tient salon tous les dimanches. Propriétaire d’une villa en Bretagne (à Saint-Enogat) elle étudie les traditions celtes et l’occultisme. En 1910, elle devient la première femme membre du jury de l’Académie Goncourt, à la place de Jules Renard.
Enfin elle termine sa vie, accompagnée de Suzanne Meyer-Zundell, une jeune femme fascinée par elle et on évoquera à leur sujet une relation homosexuelle.

Belle et indépendante, Judith Gautier aura vécu ses passions pour la littérature, le théâtre et l’orient à fond…

Ses œuvres principales : Le livre de Jade, Le dragon impérial, L’Usurpateur, Lucienne, Les cruautés de l’amour, Les Peuples étranges, Le ramier blanc ; La femme de Putiphar, La conquête du Paradis, Le roman d’un éléphant blanc, Iskander…

jllb