Florence Nightingale

Florence Nightingale

Dans la série femmes extraordinaires, aujourd’hui : Florence Nightingale (1820-1910), infirmière, dite « la lady à la lampe », statisticienne et féministe britannique. On la disait aussi célèbre que la reine Victoria.

Infos tirées de sa fiche wiki :
Bien qu’elle soit née à Florence en Italie (d’où son prénom), elle est britannique, issue d’une famille de bourgeois aisés, chrétiens, mais de tendance libérale. Elle apprend plusieurs langues, étudie les mathématiques et décide d’embrasser la carrière d’infirmière. Elle intervient de façon efficace pendant la guerre de Crimée et devient célèbre.
Une réunion publique, organisée le 29 novembre 1855 et visant à faire reconnaître le travail qu’elle avait effectué pendant la guerre, conduit à l’établissement du Nightingale Fund (Fonds Nightingale) pour la formation des infirmières. Les donations affluent. Sidney Herbert est nommé secrétaire honoraire, et le duc de Cambridge président du fonds.
Nightingale est également considérée comme une pionnière du concept de tourisme médical, comme l’indiquent ses lettres de 1856 adressées à des stations thermales turques, dans lesquelles elle précise les conditions de santé, descriptions physiques, régimes alimentaires et autres détails vitaux des patients qu’elle dirige vers ces stations, bien moins onéreuses que celles que l’on pouvait trouver en Suisse. Elle oriente de toute évidence des patients disposant de peu de moyens vers des traitements abordables.
Nightingale est accueillie en héroïne à son retour en Grande-Bretagne en août 1856. D’après la BBC, elle est de toute évidence la femme alors la plus célèbre après la Reine Victoria elle-même.
Elle quitte la résidence de sa famille à Middle Claydon, dans le Buckinghamshire, pour s’installer au Burlington Hotel à Piccadilly. Elle est atteinte par une fièvre, probablement due à une forme chronique de brucellose (fièvre criméenne), contractée lors de la Guerre de Crimée, peut-être combinée à un syndrome de fatigue chronique ou une fibromyalgie. Elle interdit à sa mère et à sa sœur d’entrer dans sa chambre et ne la quitte que rarement.
En réponse à une invitation de la Reine Victoria, malgré les contraintes imposées par son confinement, Nightingale joue un rôle central dans l’établissement de la Commission royale pour la santé dans l’Armée, dont Sidney Herbert devint président. En tant que femme, elle ne peut en être membre, mais rédige un rapport de plus de mille pages, incluant des données statistiques détaillées et joue un rôle décisif dans l’application de ses recommandations. Le rapport de la Commission conduit à une révision majeure des soins aux soldats et à l’établissement d’une école de médecins militaires et d’un vaste système d’archives médicales de l’armée.
En 1859, le Fonds Nightingale met à sa disposition la somme de 45 000 livres, avec laquelle elle crée le 9 juillet 1860 la Nightingale Training School (École de formation). L’école s’appelle aujourd’hui Florence Nightingale School of Nursing and Midwifery (École d’infirmières et de sages-femmes) et fait partie du King’s College de Londres. Les premières infirmières formées commencent à travailler le 16 mai à la Liverpool Workhouse Infirmary. Nigthingale fait également une campagne de levée de fonds pour le Royal Buckinghamshire Hospital à Aylesbury, près de la résidence de sa famille.
En 1860, Nightingale publie Notes on Nursing, un petit livre de 136 pages servant de pierre d’angle au programme de la Nightingale School et des autres écoles fondées ensuite. Le livre connaît également le succès auprès du grand public et est considéré comme un texte classique d’introduction aux soins infirmiers.
Nightingale passe le reste de sa vie à encourager l’établissement et le développement de la profession d’infirmière et à la faire évoluer vers sa forme moderne.
Statisticienne
Dès son plus jeune âge, Nightingale se révèle particulièrement douée pour les mathématiques et y excelle grâce aux enseignements de son père. Elle s’intéresse notamment à la statistique, un domaine dans lequel son père, un des pionniers de l’épidémiologie, est un expert. Elle a fréquemment recours aux analyses statistiques dans ses compilations, analyses et présentations de données sur les soins médicaux et la santé publique.
Nightingale est une pionnière de la présentation visuelle de l’information. Elle utilise entre autres les diagrammes circulaires, développés par William Playfair en 1801. Après la Guerre de Crimée, elle se met à utiliser une version améliorée de ces diagrammes (équivalant aux histogrammes circulaires d’aujourd’hui), afin d’illustrer les causes saisonnières de mortalité des patients de l’hôpital militaire qu’elle gère. Nightingale appelait « coxcomb » (crête de coq) une compilation de tels diagrammes, mais par la suite le terme est souvent utilisé pour désigner un diagramme individuel. Elle utilise fréquemment les coxcombs pour présenter des rapports sur la nature et l’ampleur des conditions des soins médicaux pendant la Guerre de Crimée aux membres du Parlement et aux fonctionnaires, qui n’auraient probablement pas pu lire ou comprendre des rapports statistiques traditionnels.
Par la suite, Nightingale réalise une étude statistique complète du système sanitaire dans les campagnes indiennes et est la figure majeure de l’amélioration des soins médicaux et des services publics de santé en Inde.
En 1858, elle fut la première femme à être élue membre de la Royal Statistical Society, et devient par la suite membre honoraire de l’American Statistical Association.
Féministe
Bien que mieux connue pour ses contributions à la médecine et aux mathématiques, Nightingale est également un personnage important du féminisme anglais et de l’abolition de la prostitution.
Entre 1850 et 1852, elle lutte pour se définir elle-même et contre les attentes de sa famille de la voir se marier avec un homme de la haute société.
Les Suggestions d’idées
Afin de mettre en ordre ses pensées, elle rédige Suggestions for Thought to Searchers after Religious Truth (Suggestions d’idées adressées aux personnes en quête de vérité religieuse). Ce livre en trois volumes n’a jamais été imprimé en entier, mais l’une des parties, intitulée Cassandra, a été publiée par Ray Strachey en 1928, qui l’inclut dans The Cause, un texte relatant l’histoire du mouvement féministe.
Cassandra
Cassandra est une protestation contre la féminisation excessive des femmes, qui les rend pratiquement incapables de se débrouiller seules. C’est aussi que Nightingale considère comme léthargique le style de vie de sa mère et sa sœur, malgré leur éducation. Le texte reflète aussi sa crainte de voir ses idées s’avérer inefficaces, comme celles de Cassandre, vierge-prêtresse d’Apollon qui reçoit une prophétie inspirée par les dieux, mais dont les avertissements prophétiques sont ignorés.
Elaine Showalter qualifie Cassandra de « texte majeur du féminisme anglais, un lien entre Wollstonecraft et Woolf. »
Elle meurt le 13 août 1910 à Londres.

jllb