La symphonie pastorale

La symphonie pastorale

La symphonie pastorale
André Gide
Folio

Gide manquait à ma culture littéraire, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Donc voici « La symphonie pastorale ». Honnêtement, ce texte (assez court au demeurant) a pris un bon coup de vieux. Non seulement par le sujet traité, mais aussi par le style d’écriture (légèrement ampoulé sur les bords) et vous savez à quel point j’y suis sensible. Il est vrai qu’une belle histoire racontée avec un langage de fonctionnaire ne me fera pas lever un sourcil, alors qu’une bluette magnifiquement écrite me mettra en extase, c’est comme ça, c’est dit, je n’y peux rien.

L’histoire donc. Un pasteur, déjà père de cinq enfants, ramène chez lui une pauvre gamine pouilleuse et aveugle. Au grand dam de sa femme qui commence à en avoir ras la casquette de sa miséricordieuse bonté, attendu que c’est elle qui se coltine les lessives et la vaisselle. Mais bon, elle accepte tout de même.

La gamine grandit et le pasteur n’a d’yeux que pour elle (si je puis dire, attendu qu’elle-même est défaillante de la pupille). Jusqu’à en devenir raide dingue amoureux, sans vraiment se l’avouer. N’empêche qu’à un moment donné, il lui roule une galoche qui n’a rien de chaste. « Seigneur, ce n’est qu’un petit baiser… » « Un baiser ? Tu veux dire une pelle, Don Patillo, oui, une pelle avec la langue et tout le toutim… » « Oui seigneur… »

Et l’affaire se complique parce que Jacques, l’un des fils du pasteur, se verrait bien en ménage avec la petite anophtalme. Le printemps s’approche et, avec lui, des envies de batifoler. D’autant que la pupille en question s’est transformée en un sacré beau brin de fille et que Brigitte Bardot, à vingt-deux ans, à côté, c’est du rata de troufion.

Bref, on sent que ça va tourner vinaigre entre le pasteur qui s’échaude et son fils en rut. Mais voilà que la môme se fait opérer des rétines et ouvre un œil (et même les deux) sur le monde qui l’entoure. Gasp ! Comment cela va-t-il se terminer ? Façon vinaigrette ou façon mayonnaise ? Eau de Cologne ou eau de boudin ? Vous le saurez en lisant la fin de « ça va bouillir » (en l’occurrence « La symphonie pastorale »). Corne, Gide, ouille…

jllb