Des femmes admirables

Des femmes admirables

Des femmes admirables
Portraits acides
Olivia Resenterra
Puf

Ce petit livre m’avait été offert il y a de cela quelques années par Marianne Desroziers*. J’avais mis le nez dedans sans trop de conviction et l’avais vite refermé. Je l’ai repris hier et, cette fois, je l’ai trouvé très original. Comme quoi, il faut laisser mûrir certaines graines.

De quoi s’agit-il ? Sous le titre faussement trompeur (et donc à prendre au second degré) Olivia Resenterra dresse une galerie de portraits au vitriol des femmes les plus méchantes/cruelles/perverses/sataniques/fourbes (au choix) que nous offrent la littérature et le cinéma. Quelle est donc la motivation de l’autrice ? Pourquoi cette nomenclature du vice féminin sans la vertu qui pourrait faire passer cet objet littéraire pour un parangon de misogynie s’il était né sous une plume masculine ?

J’y vois une certaine fascination pour la damnation, mais sans aucune complaisance. Olivia Resenterra décortique le côté obscur de la force féminine et n’hésite pas à verser sa petite fiole de vitriol là où ça fait déjà très mal.

27 portraits à déguster, donc, relativement courts, classés en trois catégories : la maternité (Ô mères cruelles et déchaînées), le désir et la haine (Ô goules insatiables) et la femme en tant qu’avenir de l’homme (Ô puissantes mégères)…

On trouvera dans cette galerie acidulée des personnages aussi différents que Madame Bovary mère (castratrice à souhait), Charlotte Haze (l’horripilante génitrice de la Lolita de Nabokov), Madame Loiseau (horrible bourgeoise dans « Boule de suif » de Maupassant), Phèdre (femme funeste et sombre dans l’œuvre de Jean Racine), mais aussi Ingrid Bétancourt (proprement rhabillée pour l’hiver dans un portrait décapant) ou Cruella d’enfer (celle qui court après la fourrure des dalmatiens dans le dessin animé de Walt Disney).

Au final, je me suis régalé. Ce premier livre d’Olivia Resenterra semble est un ballon d’essai avant la publication d’autres romans où elle continue d’explorer la face sombre de l’âme humaine.

* Marianne Desroziers, autrice et poétesse

jllb