Anna Freud

Anna Freud

Dans la série femmes extraordinaires, aujourd’hui : Anna Freud.
Anna Freud, psychanalyste, est la fille de Sigmund Freud. Elle est née le 3 décembre 1895 à Vienne et morte le 9 octobre 1982 à Londres. Elle est la dernière enfant de Sigmund et Martha Freud. Sixième d’une fratrie nombreuse et dont la naissance n’est pas désirée, elle lutte pour être reconnue. Elle souffre d’anorexie. Elle suit une formation d’enseignante à l’école Montessori de Vienne et passe le concours pour devenir institutrice en 1914, devenant la seule fille de Freud qui exerce un métier. Elle est titularisée en 1917, année où elle souffre de tuberculose, et enseigne jusqu’en 1920. Sa première analyse est menée par son père Sigmund Freud de 1918 à 1922 (puis une seconde analyse de 1924 à 1929). Jacques Van Rillaer qualifie cette analyse d’incestueuse. À la suite de cette analyse, Freud publie en 1919 une étude intitulée « Un enfant est battu, Contribution à la connaissance de la genèse des perversions sexuelles », où l’un des cas cités, le cinquième, ne peut être que celui de sa propre fille. Or le 31 mai 1922, alors qu’elle suivait déjà depuis plusieurs années de façon informelle leurs discussions, Anna Freud se présente devant les membres de la Société psychanalytique de Vienne, avec une conférence d’admission intitulée « Schlagephantasie und Tagtraum (Fantasme d’être battu(e) et rêverie diurne) ». La conférencière remarque dès le début : « Dans la communication que j’apporte, il s’agit d’une petite illustration d’une étude du professeur Freud “Un enfant est battu”. Elle est née d’une série de conversations avec Mme Lou Andreas-Salomé, que je dois beaucoup remercier pour son intérêt et pour son aide. » Selon Élisabeth Young-Buehl et Ruth Menahem, le cas exposé, celui d’une jeune fille de 15 ans, est en réalité le sien propre, puisqu’à cette époque elle n’avait pas encore de patients.
Anna Freud met en question la théorie freudienne du refoulement des désirs incestueux dans le complexe d’Œdipe. Teresa de Laurentis parle d’un « pas-si-refoulé-que-ça ». Anna Freud a contribué à ce que les conceptions de Freud sur la sexualité féminine, sur le complexe d’Œdipe, soient bouleversées. Plusieurs groupes de chercheurs ont suivi cette piste : en France, Isabelle Mangou a parlé de « Queer Anna », Mayette Viltard, se référant à l’étude de la Gradiva de Jensen, évoque le psychanalyste comme « un cas de nymphe ». Linda Hart analyse la conférence comme « un dialogue fille/père, où la fille parle à la fois le langage du père et le sien propre », ce qui fait de la conférence une performance. Colette Piquet, avec un groupe de recherche de l’École lacanienne de psychanalyse, analyse le texte de la conférence comme une pièce de théâtre où chaque protagoniste joue son propre rôle, Freud, Anna Freud et Lou Andreas-Salomé.
En 1920, Sigmund Freud offre à Anna « l’anneau réservé aux membres du Comité » : une intaille montée sur un anneau d’or. Alors qu’elle pratique la psychanalyse depuis 1923 à Vienne, elle est acceptée comme membre de la Société psychanalytique de Vienne en 1924. D’après Plon et Roudinesc, à la suite de la rupture de Sigmund Freud avec Otto Rank en 1924, elle remplace celui-ci au comité secret, écrivant à Max Eitingon : « [le comité] me reçoit en tant que membre » (lettre du 4 décembre 1924). Selon Barratt, elle n’intègre le comité qu’à la mort de Karl Abraham, en 1926.
Elle publie en 1936 Le Moi et les mécanismes de défense, essai dans lequel elle reprend des théorisations sur l’identification à l’agresseur, initiées par Sandor Ferenczi.
Elle demeure tout au long de sa vie proche de son père, affectivement et intellectuellement, devenant, avec son frère Ernst, héritière légale des archives et de l’œuvre de Sigmund Freud.

(Source info : Wikipédia. Intéressant, non ?)

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