Il y a eu l’an passé un conflit entre une partie de la rédaction de Science & Vie et le nouvel actionnaire Reworld Media. Les premiers reprochant au second le sous-effectif de la rédaction, la perte de contrôle du site internet confié à des non-journalistes et la réalisation des numéros spéciaux par une agence de communication. Plus globalement, l’équipe critiquait la confusion des genres entre pub et rédactionnel.
Neuf journalistes ont donc claqué la porte pour créer un nouveau magazine, Epsiloon, qui en est déjà à son troisième numéro.
Le choix du titre « Epsiloon » se justifie par l’idée de traiter aussi bien de l’infiniment petit (en math, epsilon signifie une quantité qui tend vers le zéro) que l’infiniment grand (puisque la lettre grecque epsilon est le symbole de l’infini…). Les deux « o » du titre représentant sans doute les deux interprétations du signe.
Côté contenu et maquette, pas de problème. Avec un format de 19,5 cm par 24 cm, Epsiloon est un chouïa plus grand que Science & Vie (18,3 cm x 24 cm), mais la maquette est nettement plus aérée, plus moderne et donc plus agréable à l’œil. Pour ce qui est du contenu, les deux revues brassent chacune une somme d’information intéressante, avec sans doute une volonté plus affirmée chez Epsiloon de prendre ouvertement parti dans l’engagement scientifique sur les grands problèmes de l’époque : changement climatique, crise sanitaire, etc. D’ailleurs Epsiloon s’est doté d’un éditorial, ce que S&V a abandonné depuis longtemps. Mathilde Fontez signe celui du n° 3 et se prononce en faveur de la vaccination des enfants et des ados, même si c’est avec des pincettes : « Une telle décision pourrait être pertinente… ». Bref, plus de personnalisation donc plus d’humanité dans Epsiloon, mais S&V reste une bonne source d’infos diverses, comme ce petit article marrant sur le sujet suivant : « Quelle est la température des atomes ? »…
Je me suis abonné à Epsiloon pour les soutenir. Je continuerai d’acheter S&V occasionnellement…