Joni Mitchell

Joni Mitchell

Joni Mitchell

Dans la série femmes extraordinaires, aujourd’hui ; Joni Mitchell

Joni Mitchell, de son vrai nom Roberta Joan Anderson, est une chanteuse canadienne (elle est également peintre).

Elle est née en 1943 dans l’Alberta. Après des études d’arts plastiques, elle se lance dans la chanson en jouant de la guitare et du ukulélé. En 1965, elle épouse le chanteur folk américain Chuck Mitchell et entame une carrière aux États-Unis, d’abord en duo avec son mari puis seule après leur séparation. À New York, elle rencontre David Crosby et Stephen Stills qui l’aident à enregistrer son premier disque. Elle crée un style qui lui est propre en inventant des accords de guitare très particuliers.

Les textes de ses chansons sont souvent poétiques et mélancoliques comme « Both Sides now », l’un de ses plus grands succès. Regrettant de ne pas avoir pu participer au festival de Woodstock (son manager a préféré l’envoyer assurer une prestation à la télé) elle écrit une chanson sur le festival qui fera un grand succès, chanson reprise par Crosby, Stills, Nash & Young. Elle vit à ce moment-là en couple avec Graham Nash qu’elle quitte en 1971.

Elle entame un virage vers le jazz en 1975 avec The Hissing of Summer Lawns, album dans lequel elle exprime des idées féministes. Des années 80 aux années 2000, le succès la délaisse un peu. Elle obtient tout de même le prix Grammy pour la chanson Turbulent Indigo en 1994 et le prix Polar Music en 1996. Les années 2000 sont plutôt consacrées à la peinture et à des compilations de ses anciennes chansons.

En 2015 elle est victime d’une rupture d’anévrisme dont elle se remettra difficilement et cessera peu à peu d’apparaître en public.

The Magdalene Laundries

Joni Mitchell a écrit une très belle chanson sur les « Blanchisseries de la Madeleine » (Magdalene Laundries). Ces institutions catholiques irlandaises « rééduquaient » les « femmes perdues » : celles qui tombaient enceintes sans être mariées, ou engrossées par leur père, voire même par leur prêtre.
Il s’agissait en réalité de prisons. Les femmes y étaient enfermées et contraintes de travailler sous la férule de nonnes. Plus de 30 000 femmes ont ainsi été maltraitées. La dernière « Magdalene laundry » a été fermée en 1996.

Voici la vidéo de la chanson. Au début, et pendant deux minutes, Joni Mitchell raconte comment elle a découvert cette histoire qui fit un scandale en Irlande. Certaines filles étaient enfermées simplement parce qu’elles avaient une attitude provocante et qu’on les considéraient comme des « Jézabel » ( princesse phénicienne et femme fatale qui fut jetée aux chiens…) : https://youtu.be/ATaFyIbd5hY

Et voici les paroles en anglais :

I was an unmarried girl
I’d just turned twenty-seven
When they sent me to the sisters
For the way men looked at me
Branded as a Jezebel
I knew I was not bound for Heaven
I’d be cast in shame
Into the Magdalene laundries
Most girls come here pregnant
Some by their own fathers
Bridget got that belly by her parish priest
We’re trying to get things white as snow
All of us woe-begotten-daughters
In the streaming stains
Of the Magdalene laundries
Prostitutes and destitutes
And temptresses like me
Fallen women
Sentenced into dreamless drudgery
Why do they call this heartless place
Our Lady of Charity?
Oh charity!
These bloodless brides of Jesus
If they had just once glimpsed their groom
Then they’d know, and they’d drop the stones
Concealed behind their rosaries
They wilt the grass they walk upon
They leech the light out of a room
They’d like to drive us down the drain
At the Magdalene laundries
Peg O’Connell died today
She was a cheeky girl
A flirt
They just stuffed her in a hole!
Surely to God you’d think at least some bells should ring!
One day I’m going to die here too
And they’ll plant me in the dirt
Like some lame bulb
That never blooms, come any spring

Not any spring

jllb

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