La maternelle

La maternelle

La Maternelle de Léon Frapié
Prix Goncourt 1904

J’avais récupéré ce bouquin dans un vide-grenier. Il m’intéressait parce que Léon Frapié a été directeur de l’école où mon arrière grand-mère, Maria Vérone, a exercé en tant qu’institutrice avant d’être flanquée à la porte en 1897 pour avoir tenu des conférences dans toute la France, le week-end, où elle exhortait à se rebeller contre la condition des ouvriers et l’exploitation capitaliste. Cette révocation a été le point de départ de sa carrière de militante féministe et d’avocate (la première à plaider en cour d’assises à Paris).
Léon Frapié avait lui aussi des idées sociales. Son roman, « la maternelle » a obtenu le prix Goncourt en 1904. Il y raconte l’histoire de Rose, jeune fille éduquée et diplômée, victime d’une série de malheurs. Son père fait faillite, puis il meurt, son fiancé la quitte : elle se retrouve sans le sou et sans travail. Elle postule pour un emploi d’institutrice qui lui est refusé car elle a trop de diplômes. En cachant ceux-ci, elle parvient tout de même à se faire embaucher comme femme de service dans une école de Ménilmontant. Elle va découvrir la misère des enfants pauvres et la dureté des conditions dans lesquelles vivent bon nombre de familles. A cette époque Ménilmontant ne fait pas partie de Paris : c’est encore la zone. Malgré les difficultés et les mauvais moments, elle se prend d’affection pour ces gosses qu’elle essaye de sortir de la fange. Le message de Frapié est clair : on ne peut s’extirper de la misère que par l’éducation. On n’est pas loin de Zola pour l’ambiance, même si l’ensemble reste assez daté par le style.

jllb