La vie Parisienne à la Belle Époque

La vie Parisienne à la Belle Époque

La vie Parisienne à la Belle Époque
Pierre Villoteau
Cercle du bibliophile.

Mais qui est Pierre Villoteau ? François Forestier se pose la question dans un excellent article paru dans le Nouvel Obs le 14 août dernier. Il ne donne pas la réponse, mais encense le seul et unique livre de cet auteur dont on ne trouve quasi nulle trace sur le Net. (Il semblerait qu’il ait été rédacteur en chef d’une revue pour enfants dans les années trente…)

En 1968, le Cercle des Bibliophiles publie donc « La vie parisienne à la Belle Époque » de Pierre Villoteau. Le livre est aujourd’hui introuvable sur le Net, même sur les sites spécialisés. Je pense avoir eu la chance de dégoter le dernier exemplaire. Et quelle incroyable mine de renseignements sur la vie parisienne de l’époque qui va de la guerre de 1870 à celle de 1914 ! On dirait que Villoteau a passé sa vie parmi ceux qui ont fait la une de la presse dans les domaines politique et artistique. Incroyablement documenté, le livre fourmille d’anecdotes qui s’empilent les unes sur les autres. Je vous invite à lire l’article de François Forestier qui en fait un très bon compte-rendu ici : https://www.nouvelobs.com/la-boite-a-bouquins/20200814.OBS32184/la-belle-otero-felix-faure-georges-feydeau-sont-tous-dans-la-vie-parisienne-a-la-belle-epoque.html

Pas moins de 565 pages truffées de références représentent un incroyable travail de documentation. On finit par succomber sous l’avalanche des noms et le détail des informations. J’ai tout de même noté deux ou trois erreurs historiques. Ainsi Georges Feydeau est-il présenté comme le neveu du révolutionnaire Auguste Blanqui. En réalité, il n’y avait aucun lien de sang entre eux, mais le père de Feydeau avait épousé en premières noces Inès-Octavie Blanqui, fille d’Adolphe Blanqui, lui-même frère d’Auguste… (Je sais, je pinaille un peu). On pourra aussi reprocher à l’auteur le peu d’empathie pour la Commune et les communards qu’il considère clairement comme d’odieux voyous incultes.

Ce qui l’intéresse, ce sont toutes les histoires d’alcôve, les rapports entre le monde et le demi-monde, la vie des cocottes, les liens entre le pouvoir et la culture. Et, sur ce sujet, il balance à tour de pages, véritable encyclopédie au goût de « Voici » de la Belle Époque. Bref, on se régale, mais le « name dropping »* est tel qu’à la page 300 on finit par oublier ce qu’on a lu cent pages plus tôt. (Heureusement, je mets des repères).

Parfaitement écrit, vachard à souhait, ce document bavard et hétéroclite est à classer dans le cabinet des curiosités de la littérature et à conserver précieusement comme une mine d’or où les pépites pullulent.

* L’auteur balance tous les noms des maîtresses, des amants, des traîtres, etc.

jllb

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