Une bonne amie institutrice me demandait conseil, quant à choisir entre deux pièces de Molière pour travailler avec sa classe de CM2. Il se trouve que je possède une belle édition des œuvres complètes de Molière dans laquelle je me suis replongé avec délices.
J’ai donc relu « Le médecin malgré lui » hier soir et « Le malade imaginaire » ce matin. Pédagogiquement, je préfère de loin « Le médecin malgré lui ». L’histoire est plus simple à comprendre et surtout on peut la rapprocher d’un thème d’actualité : celui des « fake news ». Sganarelle est trompé par sa femme qui veut lui faire un mauvais tour. Elle le fait passer pour un médecin génial qui ne veut pas avouer qu’il est médecin et qui ne fait valoir sa science que si on le bat copieusement. Mais Saganarelle se sort rapidement du piège et comprend que s’il veut éviter le bâton il doit réellement se faire passer pour médecin. Ce qu’il fait et il en tire immédiatement profit : tout le monde croit ce qu’il raconte (puisqu’il a « l’étiquette » médecin) et il se fait très bien payer pour ses conseils débiles.
Moralité : on peut raconter n’importe quoi à n’importe qui dès lors que les gens sont prêts à gober les mensonges en pensant qu’ils vont leur faire du bien.
Pour « Le malade imaginaire », l’intrigue est plus alambiquée et Molière l’a écrite comme une charge contre la médecine de l’époque qui n’a plus vraiment de raison d’être aujourd’hui.