Louis Verneuil.
Fan de théâtre de boulevard, j’ai dégotté le n° 115 des Œuvres Libres (janvier 1931), revue littéraire ne publiant que des inédits. Il contient une pièce de Louis Verneuil et Georges Berr intitulée « Ma sœur et moi » que je viens de lire. Le pitch : une riche princesse amoureuse d’un pauvre instituteur s’invente une sœur pauvre pour le séduire. Bons mots et quiproquos s’enchaînent : ça se lit facilement, mais la fibre humoristique manque singulièrement de ressort. Et la morale s’avère des plus réactionnaire, à savoir que les riches ne peuvent jamais se marier avec des pauvres.
Curieux de nature, j’ai tout de même cherché à en savoir plus sur Louis Verneuil (de son vrai nom Louis Jacques Marie Collin du Bocage…). J’ai appris qu’il était l’un des rois du théâtre de boulevard dans les années trente et aussi connu que Sacha Guitry, excusez du peu. Il a écrit 63 pièces en trois ou quatre actes, 16 pièces en un acte, 5 revues et 26 films.
Il a été le directeur du Théâtre de la Renaissance et du Théâtre Antoine. Pendant la guerre il s’est exilé aux États-Unis où il a également connu un grand succès, alors qu’en France ses droits d’auteurs étaient confisqués par les autorités allemandes et ses pièces interdites.
Côté cœur il a épousé en 1921 Lysiane Bernhardt, la petite fille de Sarah Bernhardt dont il a divorcé en 1923. Il a entretenu une longue liaison amoureuse avec Elvire Popesco, actrice fétiche de ses pièces. Enfin il a épousé en 1937 Germaine Feydeau, la fille de Georges Feydeau qui fut à la fois son ami et son maître.
Il continue sa carrière aux États-Unis dans les années cinquante. Il écrit et met en scène au théâtre à Broadway « Love and let love » avec Ginger Rogers. Il est riche, mais tombe dans la dépression. De retour en France, il se suicide le 3 novembre 1952 en se tranchant la gorge dans sa chambre du Grand Hôtel Terminus. Il est enterré au Père Lachaise.
Parmi ses pièces les plus connues : « Pour avoir Adrienne » (montée dans le cadre de l’émission « Au théâtre ce soir » et disponible sur le site de l’INA), « L’amant de Madame Vidal », « Le fauteuil 47 », « Ma cousine de Varsovie », « Une femme ravie », « Maître Bolbec et son mari ». Toutes ces pièces ont été adaptées au cinéma.