Madame Poche ou la parfaite éducatrice

Madame Poche ou la parfaite éducatrice

Madame Poche ou la parfaite éducatrice
Jeanne Landre — 1919

Des rares lignes décrivant la vie de Jeanne Landre que j’ai pu lire en préface de certains de ses romans, j’ai retenu qu’elle avait étudié à la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur. C’est donc peut-être pour régler certains comptes avec sa jeunesse, avec sa mère ou avec une enseignante qu’elle a brossé ce portrait à charge, au physique comme au moral, de la « parfaite éducatrice ».
Adélaïde Poche est la veuve d’un receveur d’impôts. Petite bourgeoise vaniteuse, stupide, boursouflée et imbue de sa personne, elle décide de s’installer chez son frère, ancien militaire bougon, avec sa fille Juliette, adolescente prépubère dont elle compte bien parfaire l’éducation. Au grand dam du capitaine, elle prend la direction de la maison, commande tout, fiche la bonne à la porte, en engage cinquante autres qui ne lui conviennent pas.

Elle place sa fille dans une institution privée, s’acoquine avec les mères qui lui ressemblent et devient une commère qui finira par se faire éjecter du groupe, sans pour autant le regretter : elle est si supérieure aux autres ! Fantasque, mesquine, radine, autoritaire, goinfre, bornée, elle rince quotidiennement Juliette à l’huile de ricin par le haut et à la décoction d’herbes par le bas et elle impose un traitement par ventouses à toute la famille… Soumise et en admiration devant sa mère pendant des années, Juliette est devenue une parfaite abrutie, chiffe molle obèse, dernière de sa classe. Mais, avec l’âge, un soupçon de rébellion se fait jour. Elle en fait part au capitaine, son oncle…

jllb