Météor – La cité vagabonde

Météor – La cité vagabonde

Météor

Illustré de 1974

J’ai trouvé dans un vide-grenier ce petit illustré datant de 1974, intitulé « Météor » et consacré à la Science-Fiction. J’ai aimé la couverture. Gamin, j’adorais ce genre de bandes dessinées, plus particulièrement « Akim », « Blek le Roc » ou « Ivanhoé ». J’avais 22 ans lorsque ce « Météor » a paru et, depuis longtemps, je ne lisais plus ce type de publication. J’étais alors plongé dans la littérature de SF, la vraie, la grande, la belle : Dick, Van Vogt, Asimov, Priest, Shekley et, pour les Français, Douay, Curval, Andrevon, Wintrebert et d’autres…

Hier soir, j’ai donc lu Météor. Le magazine contient deux longues BD et un mini roman : à 1,60 F l’exemplaire, on en avait pour son argent. Je me suis contenté de la première BD de 75 pages intitulée « Ray Comet — La cité vagabonde ». Les deux héros sont Ray (Raymond…) et son copilote René. Rien qu’aux prénoms, on est tout de suite dans l’ambiance. À bord de leur vaisseau interplanétaire, ils patrouillent dans la galaxie et reçoivent un appel de détresse. Ce sont les habitants d’Orgol (des extra-terrestres totalement inconnus, mais qui sont habillés comme eux et parlent le français couramment). Les Orgolis ont dû fuir leur planète infestée par des rats très agressifs. Ils ont construit une cité spatiale qui navigue dans l’espace et cherchent une autre planète d’accueil. Ils ont voyagé près de trois cents ans et s’approchent de Sirgor. Mais cette planète est occupée par des habitants agressifs qui ne veulent pas les recevoir, mais qui s’empareraient bien de leur cité flottante pour en voler la technologie. Un rayon issu de la planète Sirgor empêche la cité Orgolienne de s’éloigner et la maintient prisonnière en orbite.

Ray et René s’interposent et prennent parti pour les Orgolis. Puis ils effectuent vite fait un aller-retour sur l’ancienne planète Orgol, histoire de voir à quoi elle ressemble (ils font en trois jours le voyage que les Orgolis ont fait en trois cents ans… mais on n’est pas à une incohérence près dans ce genre de récit). Ils constatent que la civilisation des rats s’est éteinte d’elle-même et que la nature a repris ses droits. De retour auprès de leurs amis, ils se rendent sur Sirgor pour désactiver le rayon qui retient la cité prisonnière (un petit côté « étoile noire de Star Wars ») et libérer les Orgolis qui peuvent désormais réintégrer leur « home sweet home ». René tombe amoureux de Nima, la fille du Président d’Orgol et décide de rester avec elle, alors que Raymond rejoint la Terre en compagnie de Diana, la belle journaliste qui les a suivis tout le long de leur aventure.

L’histoire est tellement ridicule et si peu crédible pour qu’elle me rappelle ces films SF de série Z qu’on finissait par regarder avec un œil attendri (souvenez-vous des films d’Ed Wood !). Ils étaient tellement mauvais qu’il s’en dégageait une certaine poésie, une vision infantile qui nous amène à la rêverie. Ah, les soucoupes volantes suspendues à des fils !…

On notera qu’aucun auteur ni dessinateur n’est mentionné dans cet ouvrage intemporel. J’ai remarqué également (c’est un bon point) qu’il ne contient aucune faute de français. Mieux : il y a même une allusion à Cervantès dans le texte. Je cite : « - ça y est, René a une autre Dulcinée. — Les moulins à vent d’Orgol sont en péril… ». Cette littérature qui s’adresse à des gamins ou à des adultes attardés serait donc le fait de quelques individus cultivés, travaillant comme des tâcherons pour produire tous les deux mois des albums complets, imaginés et dessinés à la va-vite… Étonnant. J’ai tout de même passé un très bon moment, mais je n’en abuserai pas.

Je vous offre la couverture et quelques planches pour vous faire une idée.

jllb

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