Dans la série « femmes extraordinaires », aujourd’hui Unica Zürn.
Née en 1916 à Berlin, Unica Zürn a mené deux vies. La première en Allemagne où, après des études de commerce, elle mène une existence libre, multiplie les amants et entame une carrière liée à l’écriture. Écriture de scénarios pour films publicitaires d’abord puis de nouvelles et de contes radiophoniques ensuite. Sa mère s’est remariée avec un ministre du IIIe Reich et, pendant la guerre, Unica fréquente le cercle fermé des hauts dignitaires nazis.
Elle-même épouse Erich Laupenmühlen en 1942, un commerçant avec qui elle aura deux enfants et dont elle divorce en 1949. La garde des enfants est confiée au père.
Sa rencontre avec le plasticien Hans Bellmer va changer son destin. Ils s’installent à Paris, rue Mouffetard et frayent avec les milieux surréalistes. Elle se lance dans le dessin et fait preuve d’originalité par ses compositions finement travaillées qui ne ressemblent à rien de connu. Influencée par sa rencontre avec Henri Michaux, elle écrit « L’homme-Jasmin ». Mais sa vie se complique : dépression, schizophrénie, elle effectue une première tentative de suicide et se retrouve en clinique psychiatrique. Dès lors, les crises ne vont plus cesser et elle fera de nombreux séjours dans différents établissements : à Sainte-Anne, en particulier.
Ses relations avec Hans Bellmer sont à la fois fortes et vénéneuses. Il pratique sur elle des séances de « bondage » et la photographie nue et ficelée. Ces photos feront l’objet d’une exposition à Paris et la couverture du magazine « Surréalisme ».
En 1969, Hans Bellmer est victime d’un AVC qui le laisse muet et hémiplégique. Unica sombre de plus en plus profondément dans la folie. Autorisée à sortir de clinique en 1970, elle se rend chez Hans Bellmer et se suicide en sautant par la fenêtre.
Elle laisse plusieurs livres illustrés (Henxentexte, Oracles et spectacles, The house of illnesses), et plusieurs textes littéraires, édités après sa mort, dont ses œuvres complètes en 8 volumes, L’homme-Jasmin, Sombre printemps, Lettres au docteur Ferdière, etc.
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