Véra Zassoulitch (1849-1919)
Dans la série « femmes extraordinaires », aujourd’hui : Véra Zassoulitch.
Avant la révolution russe, un mouvement de protestation s’est développé contre la politique du tsar : le nihilisme. La notion de négation que sous-entend le nihilisme n’est pas un rejet de la société, mais une critique du féodalisme russe. Les nihilistes nient la structure politique russe, héritée de l’Occident et veulent une société slave plus juste et plus équilibrée. Idéologiquement proches du socialisme, ils se cherchent. Certains choisissent l’activisme et parfois la violence. C’est le cas de Véra Zassoulitch. Issue d’une famille noble, elle devient révolutionnaire en fréquentant le milieu universitaire de Saint-Pétersbourg où le nihilisme connaît un grand succès.
Dès l’âge de vingt ans, elle est très active et connaît la prison pour de courtes peines. En janvier 1878, à Saint-Pétersbourg, elle monte un attentat contre Fiodor Trepov, le préfet de police responsable d’une répression féroce envers les nihilistes. Elle le blesse sans le tuer, est arrêtée puis jugée et, contre toute attente, on l’acquitte.
Suite à ce procès, elle se sauve en Suisse la même année et milite dans diverses organisations. Intellectuelle, elle traduit en russe Le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx. Convaincue par les thèses marxistes, elle délaisse peu à peu l’anarchisme et le nihilisme. Depuis la Suisse, elle fonde en 1883 la première organisation marxiste russe, Libération du Travail avec Gueorgui Plekhanov et Pavel Axelrod. Ce groupe représente la Russie au congrès de la Deuxième Internationale à Paris en juillet 1889. Mais sans lien direct avec la classe ouvrière russe, il n’aura pas beaucoup d’influence lors de la révolution des soviets.
Opposée à Lénine qu’elle trouve trop violent, elle meurt en Russie le 8 mai 1919, peu de temps après la révolution d’Octobre.