Mademoiselle de Rivère, institutrice
Jeanne Landre
Éditions de la Vraie France 1926
Pauvre Geneviève de Rivère. De noble extraction, la jeune femme a reçu une éducation exemplaire. Mais après la perte de sa mère, le décès de son père, joueur impénitent et dépensier volage, la laisse avec des dettes pour seul héritage. La vente des quelques biens familiaux couvre à peine les frasques paternelles. Sans le sou, la voilà obligée de travailler.
Elle entre comme institutrice en province dans la famille Dupré-Mercier, de riches roturiers désireux de s’offrir ses services pour éduquer leurs trois enfants. Jean-Paul, l’aîné, quitte rapidement la maison pour devenir artiste à Paris et vivre de sa peinture. Geneviève se charge des deux filles, Marguerite et Lucienne, dès leur plus jeune âge. Après quelques années de bons et loyaux services, les parents décident de l’emmener à Paris avec les deux filles. À cette occasion, elle revoit Jean-Paul qui lui avoue l’amour qu’il a toujours eu pour elle. Mais, de sept ans son aînée, Geneviève, bien qu’éprouvant le même sentiment pour le garçon, refuse de lui céder. Suite à une trahison, les parents découvrent une lettre qui leur laisse à penser que Geneviève est la maîtresse de leur fils. Sans même demander d’explication, ils la congédient aussitôt… Drames et rebondissements s’ensuivent.
Le roman se termine de façon très sombre… mais un épilogue, sans doute réclamé par l’éditeur, provoque un coup de théâtre en cinq pages pour achever le récit en happy-end.
Malgré l’ambiance « bonne morale chrétienne » qui se dégage de l’ensemble du texte, les portraits bien frappés des bourgeois nantis et d’une de leur fille sournoise et cupide montrent la capacité de Jeanne Landre, fine psychologue, à caricaturer des personnages de la vie quotidienne.