A lire ou à relire : Amok de Stefan Zweig. Ce maître de la nouvelle et du court roman n’a pas son pareil pour décortiquer les âmes. Ainsi, dans Amok, il dresse le portrait d’un docteur vivant dans une colonie étrangère (en Malaisie), usé par la solitude, l’alcool, la drogue et les déboires financiers. Un jour, une femme fière et orgueilleuse vient le voir pour lui demander son aide qu’elle est prête à payer au prix fort. Elle le domine de toute la force de son caractère. Pour ne pas se laisser écraser il la lui refuse, la vouant à sa perte. Elle part et, pris soudain de la fièvre du remords et de l’amour il n’a plus qu’une idée en tête : la rattraper. (Je n’ai pas spoilé grand-chose, c’est le début de l’histoire…)
Dans ce recueil du livre de poche, Amok est suivi de deux autres nouvelles : « lettre d’une inconnue » et « La ruelle au clair de lune ».
« Lettre d’une inconnue » est un texte extraordinaire issu de l’imagination enfiévrée de Zweig. Un écrivain reçoit un jour une longue lettre d’une femme qui l’a follement aimée… dont il ne se souvient pas. Au fil des pages, de lourds secrets vont être dévoilés. Zweig distille un drame psychologique avec un art consommé du suspense. C’est magnifique.