Cri-Cri
Roman passionnel
Jeanne Landre 1900
Cette édition de 1900 a franchi 121 ans avec allégresse, même si sa couverture a un peu souffert des affres du temps. Mais enfin il s’agit du tout premier roman de Jeanne Landre. Il est édité par les frères Offendstat et l’autrice s’est fendue d’une longue dédicace à l’attention de Pierre de Lano. Ce garçon inconnu au bataillon en ce qui me concerne est, après quelques recherches sur le net, l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages sur l’étude des caractères féminins sous le Second Empire. À suivre.
Premier roman de Jeanne Landre, donc, avec pas mal d’imperfections stylistiques et une construction pas toujours adroite du récit. Son talent est encore en gestation (elle a 25 ans), mais on sent déjà poindre l’écrivaine montmartroise, celle qui saura mettre en parallèle deux classes sociales : le peuple d’en bas et le peuple d’en haut, les travailleurs et les nantis.
Marthe Donnel, surnommée Cri-cri par ses camarades, est un petit rat de l’opéra. Douée pour la danse, elle a été placée très tôt à l’école par sa mère qui espère qu’elle y fera une rencontre susceptible d’améliorer les conditions de vie précaires de la famille.
L’adolescente est amoureuse d’un jeune étudiant fauché, Henri Lartigue. Courtisée par un vieux baron, elle renonce à son amour de jeunesse pour accéder à la notoriété et se faire entretenir. Elle offrira tout de même sa virginité à Lartigue avant d’entrer dans le lit du baron. Et cette première expérience lui laissera un goût amer : le jeune Lartigue ayant pris son plaisir égoïstement sans se soucier de celui de sa partenaire…
Dès lors, les relations de Cri-Cri avec les hommes seront entachées de cynisme et dénuées d’amour. Elle prend et jette ses messieurs les uns après les autres. Mais sa carrière décolle et l’argent coule à flots. Jusqu’au jour où un amant italien, plus pervers que tous ceux dont elle a croisé la route, va l’attirer en zone dangereuse.
À noter : une trentaine d’illustrations hors-texte par un dessinateur qui n’est pas crédité…
À noter également : le roman est suivi d’une nouvelle, « La revenante » dont j’ai déjà parlé, car elle fut republiée dans les années trente (voir mon article ici : https://jeanlouislebreton.com/?p=3397).