Histoire de la révolution de 1870-71 – portraits

Histoire de la révolution de 1870-71 – portraits

Histoire de la révolution de 1870-71
Jules Claretie

En 1872, Jules Claretie, journaliste, écrivain et historien alors âgé de 32 ans, publie une impressionnante « Histoire de la Révolution de 1870-71 ». Avec moins de deux ans de recul, il tient une longue chronique de ces deux années qui ont bouleversé la France et qui se résument en quelques titres : la guerre, la chute de l’Empire, la IIIe République, le gouvernement de défense nationale, le siège de Paris, la paix, la Commune de Paris, la semaine sanglante et le gouvernement de Thiers.

Dans cet ouvrage conséquent, la guerre tient la plus grande place. Si l’auteur a souhaité titrer « La Révolution de 1871 », c’est que la Commune de Paris, seule période véritablement révolutionnaire, y est amplement relatée. Mais elle est vue avec l’œil de la majorité silencieuse de l’époque. C’est-à-dire comme une épine dans le pied de la République, une affaire grave menée par quelques idéalistes qu’il fallait faire taire afin de rétablir une paix durable et redémarrer l’économie. Claretie n’est pas Maxime du Camp et ne pousse pas le bouchon jusqu’à déformer la réalité historique et faire passer les Communards pour d’affreux brigands assoiffés de sang. Mais, en bon bourgeois, il ferme les yeux sur la méthode sanglante et répressive de Thiers pour mater l’insurrection. Certes, les Communards ont fait bien des erreurs et n’ont pas su gérer le mouvement qui les a portés. Incapables d’organiser la Garde nationale, infichus de contenir la vindicte populaire revancharde lors de certains lynchages (les généraux Lecomte et Clément, l’assassinat des prélats, dont Monseigneur Darboy, et le massacre des otages de la rue Haxo), inaptes à gérer l’argent public, ils ont tout de même initié un certain nombre de réformes sociales et humanistes qui méritaient d’être retenues. Très habilement, la bourgeoisie de l’époque a su couper Paris de la Province afin de l’isoler puis de mieux écraser la révolte, laissant derrière elle des milliers de morts que l’Histoire s’est empressée de cacher.

Donc, pour mieux connaître le déroulement de la Commune, il vaut mieux lire Prosper-Olivier Lissagaray, Jules Vallès ou Maxime Vuillaume. Mais l’ouvrage de Jules Claretie a le mérite d’être copieusement illustré de très belles gravures : portraits, vues, scènes, plans cartes et autographes. Comme ce livre ne court pas les rues, je vous en ai sélectionné quelques-unes. Les militaires y tiennent une place prépondérante, mais l’ensemble est tout de même intéressant.

Dans cette première série, voici une galerie de portraits.

jllb