Je peins la lumière qui vient de tous les corps

Je peins la lumière qui vient de tous les corps

Egon Schiele — Lettres et poèmes

Egon Schiele n’a pas fait que peindre des corps nus magnifiquement décharnés et, pour tout dire, sombrement inquiétants. Il a également écrit des poèmes et entretenu une correspondance importante avec sa mère Marie, sa sœur Gertrude, son épouse Édith et son ami et beau-frère le peintre Anton Peschka…

Marie Hermann a eu la bonne idée de réunir quelques-uns de ses textes poétiques et une petite partie de ses lettres dans ce court ouvrage publié par les éditions Agone. On y découvre un Schiele complexe, torturé par la difficulté d’être artiste, rejetant pêle-mêle l’argent, la religion, la guerre, la bassesse humaine. Mais aussi un Schiele passionné par l’art, engagé dans le mouvement des sécessionnistes créé par Gustav Klimt, soucieux de représenter tous les corps : ceux des ouvriers, des paysans, des prostituées. Ses poèmes sont assez abscons, mais ses lettres sont enflammées.

De retour de la guerre, il meurt à 28 ans en 1918, terrassé par la grippe espagnole, trois jours après son épouse Édith, alors enceinte et victime de la même épidémie. Il laisse 334 toiles et 2503 dessins.

jllb

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