La fille de la supérette

La fille de la supérette

La fille de la supérette
Sayaka Murata
Folio

Travailler dans un konbini (une supérette ouverte 7/7-24/24) est un boulot passager pour les Japonais. Un job d’étudiant ou de femme mariée, à temps partiel, histoire d’arrondir ses revenus. Pour Keiko Furukura, c’est différent. Depuis l’enfance, elle cherche avec acharnement à se fondre dans la normalité, car petite fille elle a commis deux actes qui l’ont classée à part : vouloir manger un petit oiseau mort puisque ses parents aimaient le poulet, et avoir séparé deux amis qui se battaient en frappant l’un d’un coup de pelle sur la tête, meilleur moyen selon elle pour arrêter la rixe.

Keiko est prête à tout pour s’intégrer. La voilà donc caissière de konbini et si heureuse d’y être qu’elle se fond dans le magasin, respecte les ordres à la lettre, applique les consignes avec bonheur, cherche à satisfaire les clients à tout prix. L’employée parfaite. Les années passent. Elle a désormais 36 ans. Elle est salariée du konbini depuis dix-huit ans. Dans son entourage, on s’inquiète. « C’est un travail passager, tu ne vas pas faire ça toute ta vie  ?  Et puis il faut te chercher un mari, fonder une famille, avoir des enfants, c’est ça la normalité ». Keiko voudrait bien suivre tous ces conseils. Elle essaiera même de tromper son monde en se mettant en ménage avec un paumé de l’existence. Mais son seul vrai bonheur c’est d’être dans la supérette. Mieux encore : c’est d’être la supérette elle-même !

Étrange voyage dans la tête d’une Japonaise et dans ce besoin poussé à l’extrême de se fondre dans la masse, que dénonce l’autrice du bout des doigts. Heureusement, tous les Japonais ne sont pas comme Keiko.

jllb

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