L’abbé écornifleur – L’inceste

L’abbé écornifleur – L’inceste

L’abbé écornifleur – L’inceste
Armand Dubarry
1902

Le banquier Dupasquier a épousé en secondes noces la jeune et très jolie Gilberte, de vingt-cinq ans sa cadette dont il guignait la dote. Il la délaisse pour faire la fête avec des demi-mondaines et des prostituées.

Marcel, le fils de Dupasquier, artiste sculpteur, tombe follement amoureux de sa belle-mère qui n’est pas insensible à son charme. Mais un affreux abbé, le lubrique et salace Volpe, a des vues sur Gilberte qu’il rêve de posséder physiquement. Ami proche de Dupasquier, Volpe ne tarde pas à découvrir la liaison qui s’ébauche entre Marcel et Gilberte. Il la dénonce au banquier, lui conseille d’éloigner sa femme et d’envoyer son fils travailler en Italie.

De manipulations en manigances, Volpe fera tout pour trahir et souiller l’amour qui unit les deux jeunes gens. Espérant toujours jeter Gilberte dans son lit, il ira jusqu’à provoquer un drame familial fatal sans état d’âme…

Et l’inceste dans tout ça ?

À la page 193, l’auteur abandonne momentanément son récit pour faire l’historique de l’inceste qui commence par les enfants d’Adam et Eve, bien obligés de coucher entre eux pour procréer. S’il condamne l’inceste entre parents et enfants, il explique « qu’on accuse à tort l’inceste d’abâtardir l’espèce. La conjonction, ordinairement entre consanguins des animaux, dément l’abâtardissement de provenance incestueuse. » On doit comprendre qu’il est donc favorable à l’inceste entre cousins, oncle et nièce, tante et neveu, belle-sœur et beau-frère… Dans son roman, l’inceste a lieu entre le fils et la belle-mère, mais il est aussi évoqué entre l’abbé et ses « filles spirituelles », à savoir toutes les maîtresses avec qui il pèche.

Armand Dubarry (1836-1910), l’auteur, est un drôle de zigoto littéraire. Il a écrit une série de onze romans « passionnels et pathologiques » regroupés sous le titre « Les déséquilibrés de l’Amour ». « L’abbé écornifleur » est un de ces titres. En voici quelques autres : « Le fétichiste », « Les invertis », « L’hermaphrodite », « L’hystérique », « Les flagellants », « Les femmes eunuques », etc. Tout un programme ! En réalité, il s’agit d’un prétexte pour publier des romans à scandale sous couvert d’étude psychologique à la petite semaine…

Dubarry, sorte d’aventurier, fut à la fois explorateur, journaliste et romancier. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages pour la jeunesse inspirés par ses voyages dans les colonies.

jllb