Mademoiselle de la Ferté

Mademoiselle de la Ferté

Mademoiselle de la Ferté
Pierre Benoît
(1923)

Je n’avais jamais lu de roman de Pierre Benoît, écrivain réputé pour être plutôt réactionnaire, mais celui-ci m’est tombé sous la main…

Mademoiselle de la Ferté, Anne de son prénom, est issue d’une famille noble. Mais, à la mort de son père, elle apprend qu’il a mal géré la fortune familiale et elle se retrouve avec peu de chose. Une belle maison dans les Landes tout de même (et quelques domestiques en prime).

Anne est amoureuse de Jacques de Saint-Sauveur, fils d’une riche famille de commerçants bordelais dont les affaires s’étendent jusqu’à Haïti. Il l’aime également et voudrait l’épouser, mais la mère du jeune homme manœuvre pour l’envoyer au loin s’occuper de leurs affaires, en espérant qu’il rencontrera sur place un parti plus avantageux. Ce qui arrive. Jacques fait la connaissance de Galswinthe, riche héritière anglaise… qu’il épouse. Mais de retour vers la France, il meurt d’une insolation sur le bateau. La jeune veuve s’installe à Londres quelque temps. Elle y mène une vie de veuve joyeuse. Puis elle contracte la tuberculose et décide d’aller se soigner dans les Landes, dans la maison voisine d’Anne de la Ferté qui appartient aux Saint-Sauveur. Les deux femmes se rencontrent. Anne est partagée entre son amitié naissante pour Galswinthe et la haine qu’elle éprouve envers cette femme qui lui a pris son fiancé. Galswinthe s’est assagie et commence à se confire en dévotion.

Leur relation devient de plus en plus ambiguë. On pense même que Pierre Benoît va orienter son récit vers une histoire d’amour saphique.

Et puis la belle famille, l’argent et les bondieuseries s’en mêlent… Et quoique l’intrigue soit bien construite, ça devient nettement moins drôle.

J’ai tout de même apprécié les descriptions des paysages landais et des modes de vie de l’époque. L’ensemble est très riche en vocabulaire. Normal : Benoît était membre de l’Académie française.

jllb