Messieurs les Hommes

Messieurs les Hommes

Messieurs les Hommes

San Antonio
1955

Avant d’inventer son propre langage, Frédéric Dard a utilisé l’argot des truands dans ses premiers livres. Et, dans ce genre littéraire, Messieurs les hommes est sans doute le plus réussi de la collection, digne de Touchez pas au grisbi d’Albert Simonin ou de Du rififi à Paname d’Auguste Le Breton.

Messieurs les Hommes est l’appellation des truands entre eux. Dans ce roman, la scène du début est sans doute l’une des meilleures écrites par Dard sur le milieu de la pègre. Les dialogues sont croustillants, la description et la psychologie des personnages s’avèrent être de véritables moments d’anthologie. On y trouve toute la gouaille des mauvais garçons et la truculence rabelaisienne d’un San Antonio au top de sa forme. Le style prend le pas sur le récit, plutôt mal ficelé, mais on se laisse emporter par la plume déchaînée de l’auteur.

C’est maquillé en truand que San Antonio déboule dans le restaurant de Fifi— Belles Noix. Il a pour mission de s’acoquiner avec Paulo-le-Pourri afin de savoir quel coup celui-ci est en passe de préparer. Dans le rôle du petit maquereau venu de Clermont-Ferrand pour faire son trou à Paname, San-An-tonio récolte un franc succès. Il épate tellement Paulo-le-Pourri que celui-ci ne tarde pas à l’embaucher dans son équipe. Au passage, le commissaire culbute la ravissante Sofia, nièce de Paulo, une rousse aux yeux verts d’un tempérament explosif.

Intégré dans l’équipe des truands, San-A participe à l’enlèvement d’un savant. Mais l’affaire tourne mal. Plusieurs policiers sont tués et lui-même est démasqué par ses complices. Sale quart d’heure pour le commissaire. S’ensuivent des règlements de compte en chaîne. Les prunes volent bas mais toujours au-dessus, à droite ou à gauche de San-A. L’intrigue mêle les truands du mitan et les espions de tous bords. Deux milieux dont les intérêts peuvent parfois converger. Reste à expliquer le pourquoi de ces enlèvements de savants et à qui profite le crime ?

Un épisode à ne pas manquer !

Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous offre les trois premières pages du livre…

jllb