Né d’aucune femme

Né d’aucune femme

Né d’aucune femme
Franck Bouysse
Livre de poche

Je n’avais pas acheté ce livre parce que la couverture (sublime photo de Sarah Saudek) me paraissait trop racoleuse et je me disais : « tu vas l’acheter pour la photo, pas pour le texte… » Pourtant, les critiques étaient dithyrambiques. Et puis, l’autre jour, j’ai vu que le livre était publié en version poche et j’ai sauté le pas (comme si l’acheter moins cher atténuait mon péché de voyeur, quel faux-cul je fais de temps en temps…).

Moralité : le livre est excellent et la couverture colle bien avec l’intrigue. Donc, c’est une réussite sur toute la ligne et je vous le conseille. Ah ? Vous voulez en savoir plus ? OK.

Livre construit en chapitres courts, donc très agréable à lire (on a le temps de la respiration, je ne déteste rien tant que les livres sans chapitres, sans dialogues, étouffants). On ne comprend rien aux deux premiers chapitres. Heureusement, ça ne dure pas et l’intrigue démarre dès le troisième. Le curé Gabriel reçoit en confession une femme qui lui demande d’aller porter les derniers sacrements à une femme morte à l’asile du coin. Mais elle ajoute : « trois cahiers sont cachés sous sa robe, prenez-les et sortez-les de l’asile, moi je ne peux pas le faire, je risque d’être découverte… ». Il s’exécute et déjà un parfum de mystère plane sur cette affaire. Rentré chez lui, il commence la lecture (et nous par la même occasion). Voici donc l’histoire de Rose, aînée de quatre filles (j’aurais bien voulu dire « fratrie » mais il n’y a pas d’équivalent pour les filles… « sorotrie » ?) qui est vendue par son fermier de père à un salaud de châtelain, maître de forge, pour être domestique en son château. Elle a quatorze ans, en paraît seize et sera prise dans une affreuse machination. Je ne vais pas aller plus loin. Sachez que c’est à la fois très humain et très horrible. Le récit est parfaitement bien construit et lorsqu’on a terminé de le lire, on relit les deux premiers chapitres et tout s’éclaire. Bref, c’est du beau roman à l’ancienne, prenant, poignant, émouvant. Je recommande.

jllb

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