Nostalgique du « Temps des cerises » de Jean-Baptiste Clément, je ressors cette très belle chanson écrite par Henri Gougaud et interprétée avec tellement de talent par Serge Reggiani.
Notez ce magnifique couplet final :
« Où est-il passé Clément des Cerises ?
Est-elle fermée la longue douleur
Du temps où les gars avaient si grand cœur
Qu’on n’voyait que lui aux trous des chemises ? »
Et voici l’intégralité des paroles :
Paris ma rose
Où est passée Paris ma rose
Paris sur Seine la bouclée ?
Sont partis emportant la clé
Les nonchalants du long des quais
Paris ma rose
Où sont-ils passés Villon et ses filles ?
Où est-il passé Jenin l’Avenu ?
Et le chemin vert, qu’est-il devenu
Lui qui serpentait près de la Bastille ?
Où est passée Paris la grise
Paris sur brume, la mouillée ?
L’est partie Paris l’oubliée
Partie sur la pointe des pieds
Paris la grise
Le vent d’aujourd’hui, le vent des deux rives
Ne s’arrête plus au marché aux fleurs
Il s’en est allé, le joyeux farceur
Emportant les cris des filles naïves
Où sont-ils passés ceux qui fraternisent
Avec les murailles et les graffitis ?
Ces soleils de craie, où sont-ils partis
Qui faisaient l’amour aux murs des églises ?
Où est passée Paris la rouge ?
La Commune des sans-souliers ?
S’est perdue vers Aubervilliers
Ou vers Nanterre l’embourbée
Paris la rouge
Où est-il passé Clément des Cerises ?
Est-elle fermée la longue douleur
Du temps où les gars avaient si grand cœur
Qu’on n’voyait que lui aux trous des chemises ?
Où est passée Paris que j’aime ?
Paris que j’aime et qui n’est plus.
Et pour écouter la chanson, c’est là : https://youtu.be/_UwsjP8HPBY
En prime, une photo de Jean-Baptiste Clément par Nadar.