Seuls les vivants créent le monde

Seuls les vivants créent le monde

Vient de paraître « Seuls les vivants créent le monde », des inédits de Stefan Zweig » aux éditions Robert Laffont. L’amateur de Zweig pourrait se réjouir au premier abord d’avoir à découvrir quelques nouvelles restées dans l’ombre et délivrées d’un tiroir. Que nenni. Il s’agit ici d’un recueil d’articles, de manifestes et de reportages écrits par Zweig entre 1914 et 1918. On y voit son évolution personnelle face à la guerre. Dans un premier temps il cède à la fibre patriotique, s’enflamme pour la grandeur de l’Allemagne. Puis, confronté à la réalité des horreurs du conflit, il rejoint son ami Romain Rolland sur des positions plus pacifistes. On sait comment tout ça se terminera… par le suicide de l’auteur au Brésil en 1942 : il n’a pas supporté la montée du nazisme.

« La ruelle au clair de lune » est la troisième et dernière nouvelle du recueil publié par le livre de poche sous le titre « Amok ». (J’ai évoqué les deux premières nouvelles dans un post précédent). Un voyageur en transit dans une ville portuaire profite de son temps libre pour errer dans les ruelles sombres. Il atterrit dans un sinistre estaminet où se joue un drame psychologique entre une prostituée et un homme que celle-ci avilit : elle le traite comme un chien et lui, subit, sans rien dire. Le voyageur est choqué, même dégoûté à la fois par la cruauté de la fille et par le manque de réaction de l’homme. Il finit par quitter la taverne. Mais il est bientôt rattrapé par l’individu qui lui raconte son histoire. Pour lui, cette prostituée n’est pas n’importe qui…
J’arrête pour ne pas spoiler. La suite dans ce texte encore une fois bien ficelé de Zweig où la finesse d’écriture et l’analyse des caractères font la valeur du récit.

jllb

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