Un p’tit gars de Géorgie

Un p’tit gars de Géorgie

Un p’tit gars de Géorgie
Erskine Caldwell
Gallimard 1949

Journaliste et romancier, Erskine Caldwell, né en 1903, a exercé toute sorte de métiers (garçon de ferme, joueur de foot, chauffeur de taxi, cuisinier…) et a sillonné les États-Unis en long et en large. Dans son œuvre, il s’est attaché à décrire la basse société américaine, celle des travailleurs pauvres, celle des nègres domestiques, pour dénoncer les injustices et les comportements.

Dans « Un p’tit gars de Géorgie », William Stroup âgé d’une dizaine d’années raconte en quatorze chapitres les frasques de son père Morris et la façon dont il se sert de Handsome Brown, nègre orphelin à leur service depuis son enfance. Morris est menteur, feignant, roublard, inconséquent, coureur de jupons, au grand dam de Martha, son épouse. Il se targue pourtant de donner des leçons à son fils et de faire marcher Handsome au pas. Chaque chapitre est une anecdote, comme une petite nouvelle qui peut se suffire à elle-même. Morris ramène à la maison une machine à presser le papier pour en faire des ballots et les revendre. Il récupère tous les papiers qu’il peut trouver dont les livres de cuisine de Martha, les lettres d’amour qu’il lui a envoyées, etc. Colère de celle-ci quand elle rentre et découvre le massacre… Une autre fois, Morris force Handsome à grimper sur le toit de la maison où des chèvres et un bouc se sont installés. Le pauvre nègre se fera charger par le bouc et finira par tomber dans le puits. Bref, une suite de saynètes plaisantes à lire qui allie comique et tragédie. On pense un peu aux Simpson, version raciste et Amérique profonde.

jllb