Les prénoms épicènes
Amélie Nothomb
Le livre de poche
Un proverbe dit qu’il ne faut pas mourir idiot. J’ai donc lu UN livre d’Amélie Nothomb : et j’affirme que je ne mourrai pas plus intelligent après sa lecture. Je ne suis peut-être pas tombé sur le bon titre. Elle a fait son succès avec des titres qui ne me sont pas passés entre les mains : « Hygiène de l’assassin », « Stupeur et tremblements » ou « La métaphysique des tubes », autant d’ouvrages que je n’ai pas lus, soucieux de ne point marcher dans des voies trop fréquentées. Vous me connaissez : j’aime les chemins de traverse.
Mais, à en croire Jean-Luc Wachthausen du Point, cité en 4e de couverture de ce texte : « Fidèle à son style fluide, léger, poétique, la romancière conduit son intrigue avec un bon sens du tempo ». Ou encore Nathalie Crom de Télérama : « Amélie Nothomb est une auteure affûtée, qui ausculte, de façon de plus en plus nette et précise au fil des ans et des livres, la cruauté des rapports humains ».
Calembredaines et billevesées, les amis. Ce livre est un pur roman de gare, une intrigue à laquelle on ne croit pas une seconde, des dialogues torchés à l’emporte-pièce, aucun style, aucun vocabulaire. C’est du « vite fait sur le gaz ». Il n’y a aucun talent littéraire dans CE livre-là. Je concéderai un scénario digne d’un téléfilm de série B. Je ne vous raconte même pas l’intrigue. Si ? Bon, OK, deux mots puisque ça rouspète derrière l’écran : pour assouvir sa vengeance, un homme épouse une femme qu’il n’aime pas et lui fait un enfant afin de rendre jalouse celle qui l’a plaqué. Digne de « Nous deux ». J’ajouterai, à propos du titre, que « épicène » signifie « aussi bien masculin que féminin », ou « non genré ». Quelques prénoms épicènes : Claude, Dominique, etc. Ce qui n’a, d’ailleurs, aucune influence sur le récit.
Alors, allez-vous me dire, « Qu’as-tu contre cette romancière multi-primée » ? Mais rien du tout. Je l’aime bien, moi, Amélie Nothomb. Ses chapeaux délirants, ses maquillages draculesques, ses doigts dans la glotte pour se faire vomir, sa passion pour le sadisme des patrons japonais. Oui, Amélie est une figure médiatique sympathique et originale. Mais ce livre, Seigneur, ne vaut même pas les 6,90 € de son édition de poche. Est-elle victime de son auto-surproduction ? D’une pression de ses éditeurs pour crachouiller de la copie ? Une chose est sûre : nous n’emporterons pas Amélie dans Nothomb. (Vanne capillotractée, certes, mais tout à fait à la hauteur du propos).
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